Programme National

« ELEVEUR INFIRMIER DE SES BOVINS »

Formation Professionnelle continue à destination des éleveurs

Cette action ambitieuse, pilotée au niveau national par GDS France avec l’appui de la SNGTV (Société Nationale des Groupements Techniques Vétérinaires), se réalise dans notre département.

La mise en œuvre pratique de ces sessions de formation se fait exclusivement par clientèle vétérinaire, et s’articule autour de deux journées : une sur l’examen du bovin malade, une sur l’utilisation raisonnée du médicament vétérinaire.


Un outil au service de la maîtrise sanitaire globale du troupeau.

La notion de formation des éleveurs à l’examen du bovin malade et à la bonne utilisation du médicament vétérinaire s’inscrit en harmonie dans le contexte actuel, tant au niveau politique (PAC, « paquet hygiène »…), économique (nécessité de maîtrise des coûts de l’élevage) et réglementaire (futur décret sur la prescription et la délivrance du médicament vétérinaire) qu’au niveau sanitaire (bien-être animal, maîtrise des résidus dans les denrées alimentaires…).

Dès à présent, 70% des bovins malades sont directement traités par les éleveurs, sans intervention du vétérinaire.

Dans ces conditions, l’ensemble des acteurs du monde sanitaire de l’élevage souhaite renforcer la compétence des exploitants dans ce domaine.

 

L’examen du bovin malade, pour une orientation rationnelle des interventions.

Zone de Texte:

La première journée de formation est consacrée à l’examen du bovin malade et vise à donner à l’éleveur le réflexe de l’examen clinique avant toute intervention, selon une méthodologie prédéfinie qui consiste à contrôler six points essentiels : température, bouses, vagin, mamelle ou nombril ou testicules, réservoirs gastriques et avant-main.

 

Une fois cet examen accompli, l’éleveur doit être capable de repérer les cas simples pouvant faire l’objet d’un traitement par ses soins – selon un protocole établi en concertation avec son vétérinaire traitant – et les cas plus complexes, nécessitant l’intervention du praticien.

 

L’action de l’éleveur en tant qu’infirmier de son troupeau est guidée par un certain nombre de règles !

  1. Observer quotidiennement les animaux, ce qui permet de détecter à temps des signes d’alerte (animal qui ne mange pas, est à l’écart ou présente une posture anormale…).
  2. En cas de doute, pratiquer un examen à distance – notamment dans les systèmes allaitants (comme pour l’examen de l’animal attaché, agir avec méthode en faisant le tour de l’animal).
  3. Puis, faire un examen rapproché méthodique à l’aide des six gestes de base, afin de récolter l’ensemble des symptômes.
  4. Synthétiser les éléments observés pour déterminer la conduite à tenir, d’où trois situations possibles :

-  Il y a diagnostic avec certitude d’une maladie connue pour lequel il existe déjà un protocole de soin : l’éleveur peut mettre en place le traitement selon le protocole.

-  L’éleveur ne dispose pas d’un protocole de soin, ou bien les symptômes observés ne lui permettent pas de conclure avec certitude : il prend alors contact avec son vétérinaire, pour avoir son avis et définir ensemble la conduite à tenir.

-  L’examen fait suspecter une maladie grave ou contagieuse : l’animal est alors isolé, et l’éleveur contacte son vétérinaire pour que celui-ci intervienne.

Remarque : Pour chaque intervention sur un animal, il est indispensable de déterminer non seulement le pronostic pour l’animal lui-même, mais aussi l’éventuel impact sur le lot ou sur le troupeau (problématique infectieuse, contagieuse, alimentaire…).

  1. Après le traitement du ou des malades, surveiller attentivement les autres animaux du même lot.
  2. Noter les interventions dans le carnet sanitaire, afin de pouvoir :

-  Faire un bilan des pathologies rencontrées sur l’élevage en fin de saison.

-  Evaluer l’efficacité de la politique de lutte et de prévention en place.

-  Améliorer cette politique ou l’adapter si besoin est.

 

Pratiquer les gestes de base de l’examen du bovin malade…

Zone de Texte:

La matinée de cette première journée, consacrée à l’examen du bovin malade, permet donc la pratique accompagnée des six gestes de base permettant l’examen complet d’un bovin malade, avec l’éclairage du vétérinaire habituel des participants.

 

Par la même occasion, sont montrées d’autres manipulations simples, qui peuvent être pleines d’enseignements, comme par exemple la palpation de l’échine ou des ganglions sous-cutanés.


…et savoir s’orienter dans différentes situations en appliquant ce que l’on a appris.

L’après-midi se déroule en salle. Après la présentation des éléments théoriques afférents aux six gestes de base, l’outil DVD (version « lait » ou version « viande ») permet d’aborder différentes problématiques par le biais de mises en situation : diarrhées chez l’adulte, chez le veau,  pathologies digestives, orientation autour du vêlage, maladies respiratoires, bovin qui ne peut pas se relever…

Le livret-guide associé (« Examen du bovin malade » pour les laitiers, « Vêlages et santé du veau » pour les allaitants) apporte de nombreux éléments pour aider à s’orienter dans ces cas.


Une utilisation du médicament plus sûre, efficace et économique.

La seconde journée porte sur la bonne utilisation du médicament vétérinaire.

Zone de Texte:

Elle vise à sensibiliser l’éleveur sur cette question, en lui fournissant les connaissances qui vont lui permettre d’utiliser le médicament de façon plus sûre, efficace et économique.

La journée se déroule en deux phases : la matinée est consacrée aux travaux pratiques en élevage, l’après-midi est plus théorique.

Au cours des travaux pratiques, les participants sont directement mis en situation, et apprennent à réaliser correctement, sous l’égide de leur vétérinaire, les gestes de traitement qui leurs sont le plus souvent demandés : injection sous-cutanée, injection intramusculaire, pose d’une perfusion… Ils sont également confrontés à leurs habitudes (parfois mauvaises) de gestion de l’armoire à pharmacie, à partir de l’exemple de celle de l’élevage d’accueil.

La partie en salle est réalisée à partir de l’outil PowerPoint national, qui peut être repris et modifié selon les souhaits particuliers du vétérinaire de voir traiter plutôt telle ou telle famille de médicaments. Le but est d’apporter des connaissances de base sur les particularités des grandes familles de médicaments (vaccins, antibiotiques…), et de répondre aux questions, souvent nombreuses, des éleveurs à ce sujet.

 

Poursuivre avec méthode, tout en étant accompagné.

Par la conjonction d’aspects à la fois pratiques et théoriques, ces journées de formation contribuent à donner aux éleveurs des éléments explicitant tout l’intérêt d’un examen complet du bovin malade à l’aide des six gestes – et ceci avant toute intervention médicamenteuse – mais aussi l’intérêt d’une meilleure utilisation du médicament vétérinaire en élevage (efficacité, économie…).

Cependant, pour tirer pleinement profit de cette formation et en récolter les bénéfices, il faut que l’éleveur puisse la mettre en œuvre chez lui de façon systématique lorsque le cas se présente, en respectant méthodiquement la marche à suivre et en utilisant les bons outils. Il lui faut aussi pratiquer avec son vétérinaire, comme un maître de stage accompagne un apprenti.

Cela fait partie de l’évolution nécessaire de la relation éleveur / vétérinaire, telle que la demande l’évolution de l’élevage.

Diagnostic, traitement, prévention… Les bénéfices à attendre de cette collaboration sont nombreux : limiter les pertes, éviter les réformes inutiles, mieux guérir en intervenant bien et sans attendre, utiliser mieux et moins les médicaments curatifs, pour gagner à la fois sur le plan économique, mais aussi sur le plan de la santé et de la qualité des produits.